Surnommée « la Perle du Hainaut », Le Quesnoy est de toutes les anciennes places fortes de la région, la seule a avoir conservé intacte son enceinte fortifiée. Un certain Haymon serait à l’origine de la fondation de la première cité, qui fut détruite par les Normands. Le toponyme serait issu de quesnes, forme picarde de chêne dérivé du gaulois cassanus. Mais c’est la latin quercitum, « lieu planté de chênes » qui a donné l’adjectif et son nom aux habitants appelés les Quercitains...
Assaillie à maintes reprise en raison de sa position frontalière et stratégique, la forteresse devint au XVIè siècle objet de rivalités entre la France et l’empire des Habsbourg. Renforcée par Charles Quint alors en lutte contre François 1er, la place fut assiégée par Guillaume d’Orange en 1568. Après la prise de la ville par Turenne en 1654, la cité quercitaine fut définitivement rattachée à la France par le Traité des Pyrénées en 1659.
Vauban remania entièrement la place selon un système de défense dit de « plaine rasant et bastionné » et créa quatre étangs pour inonder les fossés. Au XVIIIè siècle, fut érigé l’ouvrage à cornes à l’est de la porte Fauroeulx, unique en son genre. Assiégée et occupée à diverses reprises au XVIIIè et au XIXè siècles, la place le fut à nouveau par les Allemands au cours de la Grande Guerre, avant d’être libérée héroïquement par le 4 novembre 1918 par les Néo-Zélandais. Au pied du mur d’escape qu’ils escaladèrent au moyen d’échelles, le jardin des Souvenirs leur est dédié. En mai 1940, les tirailleurs marocains défendirent la place avec acharnement.
Défendue par 8 bastions en saillant et 17 ouvrages avancés, l’enceinte, préservée dans sa quasi-totalité et entièrement restaurée, a la forme d’un octogone irrégulier. Les remparts entourés de profonds fossés aujourd’hui envahis par la verdure, ont été aménagés en sites de promenade sillonnés par des sentiers balisés. Fortement endommagée en 1793, la ville intra-muros n’a conservé que quelques bâtiments antérieurs à cette date, dont l’Hôtel de ville classique de 1700 dominé par la tour carrée massive du beffroi de 1741, plusieurs fois restauré, avec son carillon de 48 cloches, l’hôpital fondé sous Louis XIV et sa chapelle néo-gothique et quelques belles façades des XVIIè et XVIIIè siècles, dont celle de l’hôtel Cernay. Il a été construit en 1681 à l’emplacement du château que Baudouin IV avait fait édifier au XIIè siècle, qui fut la résidence de Marguerite de Bourgogne et dont il ne reste que les caves de grès romanes et la poterne d’entrée.
Si les remparts qui forment un rideau de verdure d’une centaine d’hectares constituent la principale attraction de cette ville aux portes de la forêt de Mormal, ses rues étroites, le lac Vauban, les 13 hectares de l’étang du Pont Rouge et sa plage de sable aménagée en font une importante station de villégiature.
Importante place de commerce de produits laitiers, cet ancien chef-lieu de canton de 4917 habitants de l’arrondissement d’Avesnes sur Helpe accueille plus de 25000 visiteurs lors de la fête du lait en septembre, et s’anime les jours de marché, à la foire de Saint Crépin en automne et lors du cortège carnavalesque en août, mené par le géant Pierrot Bimberlot, héros populaire dont on situe l’origine au mariage de Marguerite de Bourgogne.
POTELLE
A proximité de la forêt de Mormal, Potelle est un village rural de 350 âmes, traversé par la Rhonelle et cerné de bois. Etroitement liée à l’histoire de son château, l’un des joyaux du patrimoine régional, cette ancienne place forte du Hainaut, bastion avancé du Quesnoy, fut assiégée et ruinée à plusieurs reprises, avant et après son rattachement à la France en 1659.
Contruite à la fin du XIIIè siècle par Willaume de Mortagne, dit de Potelles, cette forteresse en grès taillés entourée de larges douves en eau, fut brûlée par les troupes de Louis XI, puis achetée en 1491 par Jean de Carondelet, grand chancelier de Flandres et de Bourgogne. Agrandi et embelli en 1540, le château sera à nouveau la proie des flammes en 1654, 1712 et 1793. Il a conservé cependant son caractère médiéval grâce à ses épaisses murailles et à ses tours cylindriques. Son entrée encadrée de deux tours était jadis précédée d’un pont-levis avec herse et assommoir. Reconstruite à l’intérieur de l’enceinte polygonale en 1528, la chapelle abrite une poutre de gloire surmontée des personnages de la Passion.
Quelques photos du Château de Potelle
[Voir moins]